Description
Château de la Coudraie-Noyers
Château de la Coudraie-Noyers est situé dans la région de Nouvelle-aquitaine. L'adresse exacte est Château de la Coudraie-Noyers, Mauléon, Deux-Sèvres, France.La région Nouvelle-aquitaine de France compte de nombreux châteaux de grande importance et en très bon état de conservation. Il existe plusieurs itinéraires touristiques où ces fantastiques monuments architecturaux sont visités.
Pratiquement tous les châteaux du Nouvelle-aquitaine (et de toute la France), sont libres d'accès mais il faut payer un billet d'entrée. Sur ce site, nous essayons de maintenir ces prix à jour pour votre information, ainsi que si vous avez besoin d'une réservation préalable en période de forte affluence.
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Description (de l'entrée Wikipedia)
Le château de Migneaux est un château situé à Villennes-sur-Seine, près de Poissy.
Son parc bénéficiait d'un emplacement idéal pour jouir d'une vue exceptionnelle sur la boucle de la Seine et sur Poissy.
Histoire
De la seigneurie de Villennes au fief de Migneaux
La propriété des seigneurs de VillennesC'est à l'origine de la seigneurie de Villennes qu'il convient de rattacher celle de Migneaux. Ainsi, à la fin du XVème siècle, cette terre appartient à Guillaume de Brinon, conseiller du Roy dont la famille alliée à celle d'Henri Perdrier, seigneur de Médan, puis aux Bourdin, en conserve la jouissance jusqu’au milieu du XVIIème siècle. Cette famille de noblesse de robe reste fidèle, pendant plus de deux siècles, à son implantation terrienne, tout en exerçant ses fonctions souvent au Parlement de Paris, mais également en celui de Rouen.
Le plus illustre de ses membres, Jean II Brinon, est un riche seigneur, poète, passionné de belles lettres, qui va être l'ami et le mécène de Ronsard et de la Pléiade. Nous pouvons facilement, d'après le récit de Pierre Belon dans "L'Histoire et la Nature des Oiseaux", imaginer ces poètes et humanistes chasser, herboriser et versifier dans le vallon de Migneaux.
A la mort de Jean II en 1565, la seigneurie de Villennes passe dans la famille Bourdin par héritage. La terre de Mignoz est mentionnée pour chacun des partages de cette fin du XVIème siècle. La première mention d'un hostel seigneurial à Migneaux est trouvée dans des aveux du 22 décembre 1606 rendus par Marie Fayet, épouse séparée de Nicolas Bourdin. L'acte passé chez Me Fournier, notaire au Châtelet de Paris, ne mentionne d'ailleurs que des vestiges d'un hostel. Migneaux devient la résidence de cette Dame qui, inhumée dans l'église Sainte-Marguerite, avait pour frère Antoine Fayet, curé de Saint-Paul.
Nicolas II Bourdin, fils de Marie Fayet, hérite de l'hostel.
Divers acquéreurs successifsA partir de la vente par celui-ci à Claude Dumont, seigneur du Faÿ à Andrésy, commence une période d'instabilité patrimoniale.
En 1659, Nicolas et Charlotte Lemasson héritent de Migneaux par donation de leur oncle Jean Baptiste Lelarge, procureur au Châtelet de Paris. Rapidement Louis Fauveau, conseiller secrétaire du Roi, en devient acquéreur. Ce dernier, menacé de saisie, revend le 27 août 1682 à Charles Dufresny de la Rivière, garçon ordinaire de la Chambre du Roi.
Premier aménagement, en France, d'un jardin paysagerAvec Charles Dufresny, nous sommes au point de rencontre d'un homme aux multiples facettes et d'un lieu source d'inspiration d'un tournant dans l'histoire de l'art des jardins.
Ce coteau dominant la vallée de la Seine sera la véritable terre d'expérience pour ce dessinateur des jardins du Roi.
Il trace ses chemins sinueux et "montueux" à travers les obstacles de ses dix hectares de nature pour atteindre un point de vue sur un nouveau paysage, au moment où Le Nôtre, quittant la terrasse de Saint-Germain, trace les perspectives géométriques de Versailles et ainsi règne sur les jardins "à la française".
Il faudra quatre-vingts ans et un passage par l'Angleterre pour que le jardin paysager revienne sur les lieux de sa naissance. Malheureusement ce titre de gloire, Migneaux ne le possède que par des mentions éparses et nous ne disposons pas du plan de ce jardin innovant.
Dufresny comme ses prédécesseurs rencontre de multiples soucis d'argent, aussi le domaine est adjugé le 16 avril 1690 à un personnage plus terne : Cureau de la Chambre, curé de Saint-Barthélemy de Paris et académicien à la suite de son père Marin Cureau, médecin ordinaire du Roi.
Succession de plusieurs propriétaires parisiensEn fait, la propriété est toujours occupée par une locataire de Dufresny : Mademoiselle Marie Elizabeth Nicolai, de la famille des premiers présidents de la Chambre des Comptes. Cette locataire obtient de Cureau de la Chambre de se substituer à lui en tant qu'adjudicataire. Au décès du curé parisien, l'occupante effective devient propriétaire du domaine en 1693, jusqu'à sa mort en 1708.
En une dizaine d'années (1682-1693), les procédures et les actes notariés les plus complexes se succèdent, mais ils ne nous renseignent pas sur l'origine de la construction qui toutefois ne fait l'objet d'aucun signe de modifications.
Pendant la majeure partie du XVIIIème siècle, le château de Migneaux reste dans le patrimoine de la famille Fieubet, propriétaire de l'hôtel parisien sis quai des Célestins (actuelle Ecole Massillon). Le personnage le plus notable de cette famille est Arnaud Paul Fieubet (1700-1767), brigadier des Armées du Roi depuis 1740, qui en est propriétaire à partir de 1712. Sa fille Catherine Henriette de Fieubet, épouse de Mathias Raoul de Gaucourt, Maréchal de camp des armées, en hérite.
La comtesse de Gaucourt devenue veuve, vend le domaine en 1774 au sieur Delafaye-Fontaine, ancien officier chez le Roi.
La courte existence du fief de MigneauxLe seigneur et son épouse, restée très proche du roi
En 1782, le nouvel acquéreur de Migneaux est François Nicolas Lenormant, seigneur de Flaghac, maître d'hôtel ordinaire du comte d'Artois. Est-il un parent plus ou moins proche de Charles Guillaume Lenormant d'Étiolles, le mari de la marquise de Pompadour ? Il est l'époux en deuxièmes noces de Marie Louise O'Murphy. Cette dernière, née en 1737, fut à l'âge de 14 ans un des modèles du premier peintre du Roi : François Boucher, avant de devenir sous le nom de Morphise celle qui remplaça la marquise de Pompadour dans le cœur et le lit de Louis XV. Il l'avait installée, à proximité du château de Versailles, dans une maison du Parc aux Cerfs (actuel quartier Saint Louis). Après sa disgrâce, elle fût dotée de 200 000 livres par le roi et mariée à un officier, Jacques de Beaufranchet d'Ayat. Marie Louise fit encore parler d'elle, en particulier en tant que maîtresse de l'abbé Terray et mère d'un général, rallié à la cause révolutionnaire, qui lui permettra, malgré son passé, de franchir cette époque troublée.
Recrutée par un réseau organisé par la Pompadour et ses proches, Marie Louise resta sous sa protection pendant toute son existence.
Le fief de MigneauxPar un acte, en date du 26 décembre 1782, enregistré chez Me Garcerand, notaire à Paris, le domaine de Migneaux est érigé en fief : Monsieur le Président Pierre Gilbert de Voisins, marquis de Villennes, seigneur de Médan, Orgeval et autres lieux, accorde ce droit à M. et Mme Lenormant, les propriétaires du domaine à cette époque.
Ceux-ci décident d'agrandir le corps de logis du XVIIème siècle d'un pavillon neuf. Ce renouveau de Migneaux va être brisé très rapidement par le décès de Nicolas François Lenormant. Sa veuve, Marie Louise O'Morphy, revend le nouveau fief en 1785.
Pierre Paul de Saint-Paul, Ecuyer, commissaire ordonnateur des guerres, chef d'un des bureaux de la Guerre, couronne son ascension sociale par l'acquisition de ce manoir régénéré et de ses quarante arpents.
Toutefois, ce nouveau seigneur n'aura pas le temps de profiter longtemps de sa situation. Il perd son titre et ses privilèges dans la nuit du 4 août 1789, revend le domaine en janvier 1791. Après les événements du 10 août, il sera accusé d'avoir organisé un complot et sera guillotiné le 27 ventôse an II.
La résidence de capitaines d'industrie et de financiers
Nouvel aménagement du parc "à l'anglaise"Comme on peut le constater, et contrairement à beaucoup de mutations de grands domaines à cette époque, le nouvel acquéreur ne bénéficie pas d'un bien séquestré. Il s'agit de Jean-Baptiste Decrétot (1743-1817).
Arthur Young, lors de son voyage en France, le rencontre et discerne en lui "les quelques qualités essentielles de la bourgeoisie britannique. Manufacturier entreprenant, à la pointe du progrès diversifiant ses productions, il se voulait un industriel éclairé". Rien d'étonnant à ce que notre nouveau propriétaire se lance dans une série d'acquisitions foncières.
Dans la même logique, il fait appel à celui qui avec M. de Girardin sera à l'origine de l'implantation en France du "jardin anglais" : Jean-Marie Morel qui, à la fin de sa vie, travaille pour les Bonaparte-Beauharnais à la Malmaison et à Saint-Leu.
Jean-Marie Morel (1728-1810), architecte du Prince de Conti de 1746 à 1776, est allé en Grande-Bretagne dès 1756, étudier les jardins de William Kent. Auteur de L'Art de distribuer les jardins suivant l'usage des Chinois (1757), de la Théorie des Jardins (1776), il réalise près de 40 domaines selon les nouveaux principes.
Une rencontre historiqueDecrétot a pris une part active à la Révolution jusqu'à la Convention en intervenant activement dans le domaine du commerce contre la politique d'inflation des assignats et enfin dans le cadre du Comité de Mendicité.
Grâce à lui, le château de Migneaux est le cadre d'une rencontre entre Maximilien de Robespierre, Jérome Pétion et ... le futur roi Louis-Philippe.Victor Hugo, descendant de sa famille, relate cet événement dans "Choses vues", à la date du 6 septembre 1844 :
La propriété d'un industrielPendant vingt ans, le domaine vit une véritable prospérité à l'abri de la tempête des événements.
C'est tout naturellement dans le domaine de l'industrie qu'il faut chercher le nouvel acquéreur du domaine de 77 hectares, en la personne de Jean Labat, demeurant alors 4 rue Barre du Bec à Paris.
Jean Labat qui acquiert le 4 novembre 1810 le château et le parc de Migneaux puis les terres environnantes pour y créer une raffinerie, est, à la différence des précédents propriétaires, une sorte de "self-made man". Il est l'un de ces hommes d'affaires pour qui la Révolution a été un tremplin, fermement décidés qu'ils sont à amasser une énorme fortune, moins par amour sec de l'argent que pour avoir le droit de le mépriser ; des hommes conscients des devoirs que ce dernier crée et pour qui un château est aussi le moyen d'accroître le réseau de leurs relations sociales grâce à une hospitalité bien comprise. La Saint-Jean est ainsi prétexte à de grandes réjouissances à cette époque.
Jean Labat s'était passionné pour le perfectionnement des méthodes d'éducation et avait embrassé la cause de l'enseignement mutuel. N'ayant pas d'enfant, il avait pris en charge l'éducation de ses quatre neveux et nièces ainsi que celle d'un jeune Anglais de leur âge.
Jean Labat a vivement déploré la perte des colonies, mais la Révolution n'en avait, d'après lui, pas moins apporté des acquis inestimables. Il a la réputation d'être un patron "social", comme ses collègues au Conseil général des manufactures le soulignent à sa mort.
Il est un libéral, proche des milieux qui ont constitué le "mouvement" orléaniste, dont Jacques Laffitte, son banquier, est l'un des chefs. Tous les amis personnels de Labat, qu'il reçoit au château, sont d'anciens associés ou des collègues en affaires. La frontière de la vie privée et de l'intimité n'est pas celle que nous connaissons. Prenons également l'exemple de la localisation et de l'agencement des salles de bains : à Migneaux, les bains avaient été pris jusqu'alors dans le cabinet attenant au salon ; à l'époque de Jean Labat, une baignoire supplémentaire est montée dans l'antichambre à droite de l'escalier, passage obligé pour l'accès à deux chambres de l'appartement du maître des lieux et à sa bibliothèque... Presque des bains publics !
L'acajou a fait son entrée dans la maison, peutêtre déjà introduit par Decrétot qui avait vendu le mobilier avec le château. La toile de Jouy est encore omniprésente. Dans les chambres, des commodes et des baldaquins sont apparus.
Le salon comporte à cette époque un piano Pleyel, un guéridon en acajou à dessus de marbre blanc, une table de piquet en acajou. Huit gravures de ports, dues à Horace Vernet, ornent les murs. Les rideaux sont en calicot garni de toile de Jouy rouge.
La salle à manger communique avec le salon. Ses rideaux sont également en calicot, mais les bordures sont en toile de Jouy verte. Le nombre des couverts ordinaires a doublé depuis l'époque des Saint-Paul. Vingt-quatre chaises en noyer foncé garnissent la pièce autour d'une table en acajou massif ; il y a aussi deux "servantes" en acajou avec dessus de marbre blanc et une table de jeu. Les lampes dites "à courant d'air" sont pourvues d'abat-jour en porcelaine.
Depuis la Révolution, la chapelle a fait place à un petit salon.
Le billard en chêne à picos et bandes est descendu d'un étage très exactement et se trouve donc dans la dernière pièce avant le pavillon de droite, qu'on a également meublée de deux armoires en acajou, de deux banquettes et de deux fauteuils.
Le deuxième étage est distribué en une antichambre, une lingerie, un garde-meuble, deux cabinets, six chambres de maître et deux chambres de domestiques.
On remise dans l'orangerie trente-trois caisses d'orangers, un palmier, un grand aloès, quatre grenadiers, deux lauriers roses...
L'écurie abrite une chaise de poste peinte en jaune.
Jean Labat ne s'occupe pas lui-même de l'administration de ses terres : il en a chargé le notaire de Poissy, Me Antoine Faron. Il continue les achats de terres pour agrandir le domaine, de 1812 à 1823. En plus du Liais, il acquiert deux maisons autour de la raffinerie. L'augmentation de ses propriétés lui fait demander en 1825, comme "garde-champêtre particulier", le sieur Nicolas Parvy, alors régisseur de la Raffinerie.
En 1817, un guide des environs de Paris décrit ainsi les lieux : "Le ci-devant fief de Migneaux, appartenant à M. Labat, est un château remarquable par sa construction, sa position, et ses points de vue charmants et pittoresques le long de la vallée de la Seine.
On y découvre toute la ville de Poissy et les villages des alentours. Le parc qui contient environ cent arpents est bien planté et entrecoupé de ruisseaux qui forment plusieurs bassins, dont les eaux se réunissant à peu de distance de là, font tourner un moulin."
C'est pour alimenter ce moulin que Jean Labat fait pratiquer des "fouilles et excavations" depuis "la fontaine dite de St Levin ou de Migneaux", et qu'un procès l'oppose aux habitants de l'ancienne abbaye de Poissy qui, disent-ils, avaient toujours reçu ces eaux depuis sa fondation par Philippe-le-Bel. Il est vrai que "dans un compte-rendu présenté à Louis XIV" se trouve "un mémoire concernant les dépenses faites pour amener les eaux de ce village dans le sein de l'abbaye".
A la mort de Jean Labat, décédé à Paris le 21 janvier 1828, ses neveux reprennent la direction de la raffinerie, mais sont rapidement dans l'obligation de vendre le château, le moulin et les terres de Migneaux.
La propriété d'un agent de changeL'un des plus importants agents de change de Paris, Jacques-Edmond Archdeacon, achète alors la propriété de Migneaux le 31 mai 1828. S'intéressant à l'activité sucrière, il y avait personnellement investi des fonds. Est-ce ainsi qu'il fut averti de cette vente ?
Il s'installe à Villennes, commune qui attire les financiers, puisqu'un autre agent de change de la capitale, Jean-Joseph Bastier de Bez, y a acquis une villégiature (il sera maire de Villennes de 1824 à 1831).
Né à Dunkerque en 1774, il a embrassé la profession de négociant de son père et son grand-père. Archdeacon représente une tendance politique sensiblement différente de celle de Jean Labat : elle est soulignée par le portrait de Casimir Périer qui trône dans la salle à manger de Migneaux et peutêtre aussi par les gravures dans les chambres, représentant l'une la duchesse de Berry, une autre la vieillesse de Louis XIV.
Durant son séjour dans le château, le billard est expédié dans le salon, le petit salon ayant, semble-t-il, été transformé en lieux d'aisance. Une grande bibliothèque est installée au fond du principal corps de logis, précédant le pavillon de droite. Dans cette bibliothèque comprenant sept cents volumes, Homère y côtoie Molière, Mme de Sévigné, Florian, Marmontel, Voltaire, Rousseau, Helvetius, Diderot, Grimm, Beaumarchais, Bernardin de Saint-Pierre, Scott, Thiers, Benjamin Constant et Madame de Staël, dont l'arrière-petit neveu, Albert de Staël, viendra occuper les lieux quelques années plus tard.
Jacques-Edmond a lui-même choisi le premier étage du pavillon de gauche pour y faire son appartement.
En 1834, il agrandit son domaine vers la voie ferrée et la Seine et achète sur Poissy le terrain qui deviendra la propriété Oudiette. Ses serres contiennent, en plus des variétés présentes lors de l'acquisition, deux magnolias, un noyer d'Amérique et des rhododendrons.
Dès son arrivée à Migneaux, Archdeacon demande l'autorisation "d'obtenir un garde champêtre particulier que la surveillance de ses propriétés" lui rend nécessaire, et présente "pour remplir ces fonctions le Sr Nicolas Garreau son régisseur".
Archdeacon est davantage intégré à la vie locale villennoise et pisciacaise que son prédécesseur. Il est le parrain de la cloche bénite en 1833 par le curé Narcisse Braune et installée dans le clocher de la petite église Saint-Nicolas : il est plus que probable qu'il a participé à son financement.
Durant une dizaine d'années, il est conseiller municipal de Villennes, mais très occupé par ailleurs, ne fait que rarement acte de présence.
En 1845, il fonde avec ses amis notables de la ville, le "Cercle de Poissy", ayant son siège 10 rue de Paris (cercle alors "interdit aux étrangers, aux femmes et aux mineurs"...). Ses propriétés occupant des terrains à Villennes et à Poissy, il fait partie de la liste des propriétaires les plus imposés de ces deux communes.
A sa mort en décembre 1850, il laisse une fortune considérable à seize proches parents : outre Migneaux et sa charge d'agent de change, elle consiste en deux fermes dans l'arrondissement de Dunkerque et un énorme portefeuille d'actions : ses investissements s'étaient portés à cette date sur les compagnies de canaux, de navigation, d'éclairage au gaz hydrogène, les houillères, les compagnies de chemins de fer, la Banque de France ... Jacques-Edmond Archdeacon a également été l'un des fondateurs du journal de l'opposition dynastique "Le Siècle" en 1836.
Comme son prédécesseur Jean Labat, qui a légué 1000 francs à l'hôpital de Poissy, Jacques Edmond Archdeacon lègue 500 francs aux pauvres de Poissy, la même somme à ceux de Villennes et autant à ceux de Migneaux.
La propriété d'un assureurLe hasard veut que le successeur d'Archdeacon à Migneaux appartient à une famille ayant habité le même hôtel parisien. C'est Alexandre-Etienne Trubert (1786-1864) qui devient le nouveau maître des lieux le 21 mai 1851 par une adjudication en audience des criées au Palais de Justice de Paris. Il est le gendre de Jean-Pierre Basterrèche, riche négociant et armateur à Bayonne, dont les bâtiments naviguent vers les Antilles, la Guyane et le Brésil.
Trubert, après ses études à l'Ecole des Mines, a vendu l'étude de notaire héritée de son père pour se consacrer à l'administration de la "Compagnie générale d'assurances" fondée par sa famille.
La famille qui s'installe à Migneaux est une famille éprouvée : tout d'abord, par la Révolution de 1848, ressentant profondément l'échec du régime de Juillet qu'elle a servi au plus haut niveau ; ensuite par le deuil récent de l'épouse du fils aîné d'Alexandre-Etienne, morte en couches.
La famille Trubert n'a jamais manqué de villégiatures. C'est avec l'argent d'un héritage, provenant de plantations en Amérique, que Trubert aurait acheté une propriété à Argenteuil, puis celle de Migneaux.
Depuis la construction du chemin de fer (1843), Migneaux n'est plus par le train qu'à cinquante minutes de la gare Saint-Lazare ; il faut compter en plus le temps d'aller de la gare de Poissy à la propriété distante de 1800 mètres.
Le château
Les Trubert engagent de grands travaux à Migneaux qui n'a guère changé d'aspect depuis l'époque de Decrétot pour le parc et depuis les Saint-Paul pour le gros œuvre de la maison.
Il est probable que le remplacement de l'escalier à noyau par un escalier à double révolution, et le réaménagement du corridor du premier étage datent de cette époque.
Les Trubert ont le souci d'une bonne distribution de l'eau et réinstallent l'ensemble des sanitaires. C'est vraisemblablement pour répondre aux "exigences du goût moderne et des besoins de l'époque" qu'ils décident de rapprocher la salle à manger de la cuisine, installant le billard dans l'ancienne salle à manger.
Le premier étage comprend désormais dans chaque aile un appartement complet, composé chacun de trois pièces, cabinets de toilette et "anglaises"; dans le "corps milieu" du bâtiment : quatre chambres à coucher avec cabinets de toilette.
Deux escaliers de service sont construits dans chaque aile entre le premier et le second étage. Celui-ci est bâti sur le même plan, mis à part le "corps milieu", qui comprend sept chambres de domestiques.
Les communs sont également reconstruits. Des bassins sont creusés dans le potager, trois nouvelles serres sont édifiées : "serre chaude, serre tempérée chauffée au Thermosiphon et serre à raisin". Les canalisations d'eau sont réaménagées.
Comme ses prédécesseurs sur la terre de Migneaux, la famille de M. Trubert "a laissé de nobles et touchants souvenirs aux pauvres de Poissy".
Le moulin
Un arrêté du préfet de Seine-et-Oise, le 28 août 1853, a autorisé le sieur Prévost "à établir dans les bâtiments dépendant du moulin de Migneaux une fabrique de fécule de pommes de terre, établissement rangé dans la troisième classe, à la charge par lui de faire paver le ruisseau d'écou- lement des eaux de lavage et de se conformer à toutes les prescriptions que l'Administration jugerait utile de lui imposer ultérieurement dans l'intérêt de la salubrité publique".
Un autre arrêté du 31 août 1857 a interdit au sieur Prévost "de faire aucun amas de pulpes de pommes de terre et d'en opérer la dessiccation dans sa féculerie, et lui a prescrit d'enlever chaque jour et de transporter à une distance d'au moins 1.000 mètres de toute habitation les pulpes et autres résidus provenant de sa fabrique de féculerie, et de faire disparaître de la surface du sol, au 31 mars de chaque année, les dépôts résultant de cet enlèvement". (Source : Répertoire du droit administratif, Tome XVI, 1899).
La bibliothèque numérique Gallica nous fait connaître la "Topographie du parc et château de Migneaux, appartenant à M. Trubert".
La propriété d'un joaillierEn 1864, après la mort d'Alexandre-Etienne Trubert, suivant de peu celle de son épouse, Migneaux devient la propriété de ses trois enfants :
- Gustave-Etienne Trubert, conseiller référendaire à la cour des Comptes,
- Pierre-Eugène Trubert, propriétaire,
- Marie-Camille Trubert, épouse de Prosper Hochet, ancien secrétaire général du Conseil d'Etat.
Ces héritiers mettent en vente le domaine, à part une partie du parc conservée par Prosper Hochet et son épouse. La propriété est adjugée en septembre 1864 au joaillier parisien Joseph Halphen.
Voici la description dans l'annonce légale publiée dans le journal La Concorde du 2 octobre 1864 :
Joseph Halphen achète, en 1875, le domaine de Fauveau voisin, mais revend l'ensemble en mars 1876.
La résidence de veuves fortunéesLa propriété d'une famille protestante, portant le nom de Staël
La nouvelle maîtresse des lieux, Henriette Borel (1821-1901), est la veuve du banquier Georges de Mandrot (1808-1872). Leur fille Cécile a épousé un inspecteur des finances, Albert de Staël-Holstein, arrière-petit-neveu de Germaine Necker.
Après les Grellet, neveux de Labat, des protestants vont de nouveau vivre à Migneaux. La pièce ayant servi de chapelle connaît bien sûr une autre affectation. En 1879, Poissy compte une cinquantaine de fidèles protestants, mais n'a pas encore de temple, la famille Mandrot-de Staël est alors recensée avec trois domestiques, protestants eux aussi.
Les trois filles d'Albert de Staël-Holstein, devenues très jeunes orphelines de mère, se montrent de bonnes petites filles : elles comblent leur grand-mère Mandrot en épousant toutes les trois des protestants. L'aînée, Caroline, qui est fort belle - beauté que l'on souligne par opposition à l'illustre tante -, épouse un fringant officier d'artillerie, Paul Jost, qui enseigne à l'Ecole de Guerre.
Comme condition à ce mariage, la grand-mère de Staël (qui utilise en courtoisie le titre de baronne) impose que le futur époux relève le nom de Staël qui s'est éteint en France à la mort de son fils Albert. Le capitaine Jost aurait d'abord refusé, craignant d'avoir des difficultés dans l'Armée, puis se laisse fléchir, par amour pour la belle Caroline. L'addition à son nom est enregistrée le 28 janvier 1899 par un décret présidentiel signé de Félix Faure.
Les deux sœurs de Madame Jost épousent, l'une un châtelain alsacien, Philippe Würtz, et l'autre un officier issu d'une famille de banquiers, William de Billy. Les Würtz n'auront pas d'enfants, cinq survivront chez les Jost, et quatre chez les Billy.
Le choix des nurses pour s'occuper de toute cette "marmaille" n'est pas une mince affaire. La théorie de cette famille est qu'il faut choisir des nurses allemandes, car les Anglaises ont la réputation d'être coquettes !
Un drame survient cependant : une nurse tombe enceinte sans être mariée. Caroline Jost-de Staël est touchée par le drame de cette jeune femme, alors qu'elle-même vient de perdre un enfant.
Elle s'intéresse au sort de cet enfant survivant de la nurse et aurait pris la courageuse décision de fonder une institution de "filles-mères".
Caroline aurait souhaité installer cette fondation à Migneaux, mais elle ne peut sans doute pas acheter les parts des autres héritiers après le décès de sa grand-mère, le 9 octobre 1901, au château. Celui-ci est mis en vente.La sollicitude de Caroline Jost-de Staël pour les domestiques ne se démentira plus et va même lui coûter la vie. Lors d'un emménagement à Paris, en 1912, elle décide d'accrocher elle-même ses rideaux alors qu'elle est enceinte. Redoutant les conséquences d'un accident du travail pour une domestique, elle est prise d'un malaise, tombe à la renverse et c'est elle qui meurt bientôt d'une fièvre puerpérale.Durant le séjour des Mandrot à Migneaux, il y eut de nombreux travaux d'aménagement d'intérieur. Sur le côté Seine, une marquise fut scellée et les armoiries des Mandrot furent gravées sur le fronton de la porte d'entrée: "D'azur fretté d'or".
Comme du temps de Jean Labat qui fit des travaux pour alimenter en eau ses moulins, comme du temps des Trubert qui améliorèrent les canalisations dans le château, le souci de l'eau ne quitte pas ses propriétaires.
En 1900, Madame Mandrot, voulant permettre aux habitants du hameau d'obtenir le lavoir dont ils ont le plus urgent besoin, les autorise à se servir de la source de la Coudraie lui appartenant.
Le château est ensuite la résidence secondaire de Bernard de Mandrot (1848-1920), historien et archiviste paléographe. Sa biographie a été rédigée, après son décès, par Henri-François Delaborde dans l'ouvrage Bibliothèque de l'école des chartes, l'école dont il fut l'élève (tome 81, 1920) :
Article extrait de l'onglet Wikipédia Château de la Coudraie-Noyers. Tous les droits sur cet écrit appartiennent à ses auteurs sous la licence Creative Commons