Description

Domaine du Château de Tourlaville

Domaine du Château de Tourlaville est situé dans la région de Normandie. L'adresse exacte est Domaine du Château de Tourlaville, La Glacerie, Manche, France.

La région Normandie de France compte de nombreux châteaux de grande importance et en très bon état de conservation. Il existe plusieurs itinéraires touristiques où ces fantastiques monuments architecturaux sont visités.

Pratiquement tous les châteaux du Normandie (et de toute la France), sont libres d'accès mais il faut payer un billet d'entrée. Sur ce site, nous essayons de maintenir ces prix à jour pour votre information, ainsi que si vous avez besoin d'une réservation préalable en période de forte affluence.

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Description (de l'entrée Wikipedia)

Le château des Ravalet, connu aussi sous le nom de château de Tourlaville, est une demeure, du XVIe siècle, remanié en 1859 par le vicomte de Tocqueville, qui se dresse sur l'ancienne commune française de Tourlaville dans le département de la Manche, en région Normandie. Il est connu pour avoir servi de cadre aux amours interdits de Julien et Marguerite de Ravalet.

Le château est classé aux monuments historiques.

Localisation

Le château des Ravalet est situé près de la rivière Trottebec, à 1 kilomètre au sud-sud-est de l'église Notre-Dame de Tourlaville au sein de la commune nouvelle de Cherbourg-en-Cotentin, dans le département français de la Manche.

Historique

Un château primitif aurait été fondé dès le VIIIe siècle (c. 780) comme l'évoque Charles de Gerville. Un peu plus tard une seconde forteresse lui succéda, et à son emplacement on construisit le château actuel en style Renaissance. Bâti en schiste bleu, entre 1562 et 1575, et restauré en 1859, il est aujourd'hui la propriété de la ville de Cherbourg-en-Cotentin.

Dans un vidimus de 1369, probable copie d'une charte de Guillaume le Conquérant, il est dit que Tourlaville (Torlachvilla) est la possession de Thorlac et précise l'existence au XIe siècle d'un personnage important nommé Turgot (Turgotus de Turlacvilla). Au XIIe siècle, dans Les Grands Rôles de l'Échiquier de Normandie, sont cité les premiers seigneurs du lieu : en 1195, Guillaume de Tourlaville, fils de Hugues, puis en 1198, Walter de Tourlaville.

Le domaine de Tourlaville, jusqu'au milieu du XVIe siècle était partagé en deux fiefs : la fiefferme possession du roi qui est en 1443 entre les mains de Guillaume du Fou, et le fief Aubert-Hermite, possession en 1450 de Martin Anquetil.

Le manoir médiéval appartenant au domaine royal, est vendu par François Ier en mal de finances dans les guerres qui l'oppose à Charles Quint et Henri VIII. C'est un certain Jean de la Guette, receveur général des finances, qui en fait l'acquisition, et qui aurait pu lui échapper sans le recours de sa femme. En 1555, un contrôle fiscal révéla un trou de 236 305 livres dans sa comptabilité. Afin de conserver le domaine sa femme abandonna au roi Henri II sa terre de Monceaux, en région parisienne, en échange. En 1557, un neveu de Jean Laguette, Gilles Dancel qui en avait hérité, et à la suite de problèmes avec le fisc royal, cède le domaine à Adrienne d'Estouteville, dame de Bricquebec,.

Jean de Ravalet, abbé d'Hambye, vicaire général de la cathédrale de Coutances, conseiller de Marie d'Estouteville, duchesse de Nevers, reçoit la fiefferme le 1er mai 1562 de la duchesse Marie de Bourbon, fille d'Adrienne, devenant ainsi seigneur de Tourlaville avec son frère Jacques. Jean II procureur du roi des Eaux et Forêts du Cotentin, fait construire sur le manoir ruiné, ne conservant que le donjon, le sous-sol de la salle des gardes et des prisons, dés août 1562, le château Renaissance qui est terminé en 1563. En 1575, Jean III de Ravalet, à la suite de son mariage avec Madeleine de La Vigne de Hennot dame d'Emondeville, reçoit de son père Jean II et de l'abbé Jean de Ravalet son parrain, le manoir.

Madeleine et Jean III donnent naissance à dix enfants, dont Julien, né en 1582, et Marguerite, née en 1586, mariée en mars 1600 à l'âge de 13 ans à Jean Lefèvre, sieur de Haupitois, âgé de 45 ans, receveur des tailles à Valognes. Les amours incestueux de Julien et Marguerite de Ravalet, leur valurent d'être décapités en place de Grève, à Paris, le 2 décembre 1603. Ils seront inhumés en l'église de Saint-Jean de Grève. L'abbé d'Hambye, après la mort de ses neveux, se démettra de sa charge et revient à Tourlaville et fait découronner la tour qui abritait la chambre de Julien et y édifie une chapelle expiatoire. Jean IV après un accord de partage du 28 mai 1612, hérite de Tourlaville. Il meurt le 1er décembre 1650, suivit trois jours plus tard par sa femme.

À la suite de graves problèmes financiers, le domaine est adjugé, en 1653, à Charles de Franquetot qui améliore l'aménagement intérieur avant d'être assassiné dans la nuit du 6 mars 1661 au 7 mars 1661, sous les coups de son valet de chambre. C'est son frère, Robert de Franquetot qui hérite de la seigneurie qu'il conservera jusqu'à sa mort en 1708, sans alliance et sans descendance, en son château, et qui achèvera la construction des communs.

Le domaine, devenu une ferme en 1661, passe aux Boudet de Crosville, en 1713, avec Hervé Boudet, fils de Jean Boudet troisième mari de Catherine de Varroc, elle-même veuve en secondes noces d'Antoine de Franquetot. À sa mort en 1714, c'est son fils aîné qui lui succède, et à sa mort sans postérité (après 1723) à sa sœur Marie-Madeleine Boudet de Crosville épouse depuis 1694 de François Fouquet, fils du seigneur de Réville. C'est leurs fils, Hervé-François Fouquet, résidant à Valognes, qui au décès de sa mère en 1743, prend possession de Tourlaville. De 1755 à 1762, le château sert de logement à 160 hommes des canonniers gardes-côtes affectés à la défense de Cherbourg à la suite de la menace anglaise. Hervé-François décède en 1777, le château passe entre les mains de son cousin, Hervé-Louis-François-Bonnaventure Clérel de Tocqueville, qui a pour tuteur , son cousin, André de Hennot.

Hervé Clérel de Tocqueville, père d'Alexis de Tocqueville, en prend possession en 1777. À la Révolution française, le château en partie abandonné, qui est devenu une exploitation agricole, ne sera ni saisi ni dégradé. À la mort d'Hervé Clérel, c'est son fils Édouard Clérel qui hérite du château de Tourlaville, qui est dans un triste état, ce que constate en août 1858 l'écrivain Théophile Gautier, à la suite d'une visite, et qu'il rapporte dans son Voyage en Normandie « un manoir demi-ruiné… une ruine légendaire… des chambres délabrées… des parquets qui baillent… [un logis où] l'abandon règne en maître ». Édouard restaurera le château en 1859, et en 1860 le donne à son fils aîné Hubert Clérel de Tocqueville. À sa mort en 1864, la veuve d'Hubert cède la château à son beau-frère, le vicomte René Clérel de Tocqueville, maire de la commune, qui rénove alors le bâtiment, rebâtir la tour ronde de l'ouest, aménage le parc et les jardins (dont une grotte), creuse les étangs, aménage une turbine à eau afin de produire de l'électricité, et fait construire, en 1872, une grande serre.

En 1910, ruiné et brisé par le décès de sa fille il vend le château à Valentin Lenavettier qui décèdera en 1916.

Utilisé comme hôpital durant la Première Guerre mondiale, le château est revendu en 1922 par les héritiers de M. Lenavettier. C'est un marchand de biens qui s'en porte acquéreur et le revend un mois plus tard à Paul Gosse, industriel parisien. En 1930, le château est inscrit à l'inventaire des monuments historiques. En 1935, la veuve de Paul Gosse, avec une douzaine d'hectares cède le château à la ville de Cherbourg, pour la somme de 200 000 francs de l'époque.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le château est occupé, d'abord par l'amiral Abrial avec son état-major, puis par l'armée allemande et à la Libération, par les troupes américaines, entraînant encore de graves dégâts. La ville dès 1946, le nettoie et restaure le parc et les serres. Les travaux interrompus reprirent de 1962 à 1971.

Description

Le château des Ravalet est une demeure caractéristique de la Renaissance cotentinoise avec ses fenêtres à meneaux, portes à moulures, lucarnes à volutes, comme celle de Chanteloup. Il se présente sous la forme d'un bâtiment massif et rectangulaire, que cernent plusieurs tourelles d'angles circulaires. Deux niveaux de combles, ont été ajoutés dans la seconde moitié du XIXe siècle. Sur l'arrière, une tour porte le nom des « Quatre-Vents ». Le décor se compose de lucarnes et de pilastres corinthiens. C'est Augustin-René de Tocqueville qui dès 1871, avec l'aide de son architecte, Gabriel Malençon a donné au château son aspect actuel. Ils restaurent notamment, toute la façade ouest, avec la tour ronde et la tour carrée au nord, et sur la façade est, la tour du pignon est, carrée, crénelée à son sommet avec mâchicoulis et échauguette, réminiscence du Moyen Âge, mode très en vogue au XIXe siècle. On peut voir ses armes, « d'argent à la fasce de sable accompagnée en chef de trois merlettes de sable et de trois tourteaux d'azur (alias de gueules) en pointe, 2 et 1  » qu'il fit graver sur la tour ronde accompagnées de celles de sa femme Marie-Augustine Crombez, « d'or au chevron d'azur accompagné en chef de deux flèches au naturel posées en pal, et en pointe d'un pin de sinople » qu'il a épousé en 1863.

Donnant sur la cour d'honneur, la face sud est ornée de deux tours cylindriques. La face nord, surplombant l'étang, est moins homogène avec des tours et des ouvertures sans aucune logique. L'ensemble est bâti en pierre de schiste bleue, à l’exception des encadrements des portes et fenêtres qui sont en pierre de Valognes, calcaire extrait dans les carrières d'Yvetot-Bocage.

À l'intérieur, au premier niveau, on peut voir la salle des gardes et la salle à manger. Le grand escalier d'honneur, logé dans la tour des vents, doté d'une ornementation représentant un cœur percé d'une flèche et ses colonnes d'art toscan, dessert les trois étages. Le premier étage abrite le grand et petit salon, ainsi que la « chambre bleue » qui passe pour avoir été la chambre de Marguerite de Ravalet, avec notamment un portrait posthume de Marguerite entourée de petits amours. Les murs et le plafond sont décorés de saynètes champêtres et romantiques.

De l'édifice médiéval il subsiste : le donjon, deux tours rondes ainsi que la porterie et un système de douves.

Parc et jardins

Alors qu'existait un parc Renaissance avec ses douves, le parc est redessiné vers 1870 avec deux étangs et une grotte. Il est orné d'une serre construite entre 1872 et 1875 et de nombreuses plantes exotiques. Ce parc, acquis par la ville de Cherbourg est devenu jardin public en 1935. La tempête de 1987 a provoqué de gros dégâts. Le site, classé, est inscrit au pré-inventaire des jardins remarquables.

C'est René de Tocqueville, ancien officier qui après avoir servi en Afrique et en Asie, aménage à partir de 1864 le parc et fait venir des plantes exotiques : eucalyptus, bambous, palmiers, fougères arborescentes, camélias, géranium, etc.. Il dessinera également le réseau hydrographique du parc avec ses rivières, étangs et bassins et installera, sur le Trottebec, une usine électrique lui permettant d'illuminer les réceptions qu'il donne sur la pelouse du parc, où ses invités peuvent en été déguster des ananas et bananes provenant des serres toutes proches.

En 2004, le parc est labellisé Jardin remarquable.

Protection aux monuments historiques

Le château, y compris les vestiges de l'ancienne tour ; le parc tel qu'il est délimité sur le plan joint au dossier, et comprenant notamment : les éléments de décor (la grotte, les deux arcades, vestiges des anciens communs, les deux vasques en fonte situées devant la serre) ; la serre ; l'ancienne avenue d'accès ; le système hydraulique : les douves bordant la cour d'honneur et les communs à l'ouest, l'étang au nord, le bassin rectangulaire à l'est, le bief d'amenée d'eau avec ses ouvrages, y compris l'étang des Costils situé en amont ; l'ancienne turbine du château et les vestiges du moulin situés en contrebas devant l'entrée de la cour d'honneur du château sont classement au titre des monuments historiques par arrêté du 4 mars 1996.

Site naturel

Le site, et plus largement la vallée du Trottebec d'une surface de 1 400 hectares est « site naturel inscrit » par arrêté du 15 avril 1983.

Propriétaires

Liste non exhaustive.

Visite

Depuis 1960, le parc est ouvert au public, le château, lui, est ouvert à certaines périodes, notamment en été lors des visites guidées qu'organise l'Office de tourisme de Cherbourg et lors des Journées du patrimoine.

Notes et références

Notes

Références

Voir aussi

Bibliographie

Michel Hébert et André Gervaise, Châteaux et manoirs de la Manche, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 2003, 176 p. (ISBN 978-2-84706-143-7), p. 146-148.

Articles connexes

Liste de châteaux et manoirs de la MancheListe des monuments historiques de l'arrondissement de CherbourgListe des jardins portant le label « jardin remarquable »Tourlaville

Liens externes

Ressource relative à l'architecture : Mérimée « Vallée du Trottebec » [PDF], sur Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie.Le parc du Château des RavaletChâteau de TourlavilleHistory of the Ravalet incest case (English)Château des Ravalet sur le site de la mairie de Cherbourg-OctevilleLe château de Tourlaville, payscotentin.netChâteau des Ravalet, sur Wikimanche Portail des châteaux de France Portail de la Manche Portail de Cherbourg-en-Cotentin Portail des monuments historiques français

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